Revue de la presse russe du 21 mars

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Scandale d'espionnage autour de TNK-BP: à qui profite le crime?

La raison officielle de la saisie de documents effectuée mercredi dans les locaux des compagnies TNK-BP et BP Trading Ltd à Moscou a été rendue publique jeudi, et personne ne s'attendait probablement à une version aussi captivante de cet événement, lit-on vendredi dans le quotidien Kommersant.

Il s'avère que ces perquisitions ont eu lieu dans le cadre d'une action judiciaire engagée contre Ilia Zaslavski, employé de la compagnie TNK-BP Management, et son frère aîné Alexandre, employé du British Council en Russie. Les deux frères sont accusés d'espionnage industriel pour le compte de compagnies étrangères.

Les sources du quotidien au sein de TNK-BP ont relevé que les actions des enquêteurs avaient eu lieu non seulement au service du personnel et sur le lieu de travail d'Ilia Zaslavski, jeune homme jouant un rôle insignifiant dans la compagnie, mais aussi dans de nombreux autres locaux. Les sources disent avoir l'impression que cette affaire d'espionnage industriel n'est qu'un prétexte formel pour une attaque préparée par les structures de force. Ilia Zaslavski convient tout à fait aux siloviki (employés des structures de force), parce que son frère Alexandre est directeur d'un projet du British Council.

La situation jeudi semblait on ne peut plus étrange, et toutes les accusations avancées par le FSB (Service fédéral de sécurité) étaient peu convaincantes. Selon le journal Gazeta, les sous-entendus et l'ambiguïté de cette affaire font penser à des dessous politiques. En effet, le moment paraît très bien choisi pour un scandale d'espionnage et la détérioration inévitable des rapports avec l'Occident qui s'ensuivra: le sommet d'avril de l'OTAN à Bucarest, au cours duquel il pourrait être question de l'élargissement de l'Alliance à l'Est, est à ce titre un événement extrêmement important pour la Russie.

Quoi qu'il en soit, une source du journal Gazeta au Kremlin discerne bel et bien une trace politique dans cette affaire. "L'attaque d'une compagnie qui plus est à demi-britannique peut être organisée par un groupe de siloviki en vue de compromettre l'image de Dmitri Medvedev dans le monde et, par la même occasion, laisser entendre que la lutte pour la présidence n'est pas terminée", estime la source.

Kommersant

Les actions de l'Ukraine menacent les contrats européens sur le gaz

Les autorités ukrainiennes ont interdit à RosUkrEnergo (détenue à 50% par Gazprom) d'exporter du gaz en dehors du pays, lit-on vendredi dans le quotidien Kommersant.

La première ministre Ioulia Timochenko a exclu, jeudi, du contrat conclu le 12 mars avec Gazprom, le point portant d'une part sur le prélèvement de gaz dans les entrepôts ukrainiens, et d'autre part sur le transit effectué par RosUkrEnergo du gaz destiné aux consommateurs européens à travers le territoire de l'Ukraine. Selon les experts, Mme Timochenko a ainsi pris toutes les mesures en vue de liquider l'intermédiaire. Les clients européens de RosUkrEnergo estiment que la nouvelle initiative de l'Ukraine sapera leurs contrats sur le gaz et provoquera un scandale au niveau de l'UE.

Valentin Zemlianski, porte-parole de Naftogaz Ukraïny, n'exclut pas la possibilité pour RosUkrEnergo d'acheter du gaz à Naftogaz à la frontière entre l'Ukraine et la Pologne, afin de le vendre par la suite en Union européenne. Mais il n'a pu expliquer le mécanisme précis de réalisation des contrats de RosUkrEnergo dans l'UE.

En 2007, RosUkrEnergo a livré 10,2 milliards de m3 de gaz à l'UE.

Ioulia Timochenko a prévenu jeudi qu'elle n'avait pas l'intention de précipiter les pourparlers sur la coopération stratégique à long terme avec Gazprom et que l'époque des ententes intervenues "en échange de pots-de-vin" était révolue.

Janos Petöfi, directeur général de la compagnie hongroise Magyar GT, avertit que RosUkrEnergo a plus d'une centaine de partenaires rien qu'en Hongrie, sans parler de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovaquie. Pour eux, la possibilité de travailler avec RosUkrEnergo permettait de réduire les conséquences du monopole de Gazprom export. Selon M. Petöfi, si l'Ukraine réduit les livraisons dans le cadre des contrats de RosUkrEnergo, Kiev pays peut s'attendre à une plainte collective des compagnies qui achètent du gaz, qui pourraient exiger l'intervention des dirigeants de l'UE.

A Bruxelles, personne n'a pu commenter jeudi l'initiative de l'Ukraine, en raison des congés de Pâques qui durent de jeudi à mardi prochain. La représentation de l'UE en Russie n'a pu non plus faire de commentaires. Mais le traité additionnel à la Charte de l'énergie de 1994 que l'Ukraine avait rejoint en 2006 oblige les Etats membres "à ne pas interrompre et à ne pas réduire les transits existants même en cas de contentieux avec un autre pays sur le transit". Les clauses spéciales du traité relatives au commerce de l'énergie et au transit de matières énergétiques sont fondées sur les dispositions de l'OMC à laquelle l'Ukraine a également adhéré.

Puisque le président de Gazprom Alexeï Miller est en vacances, les actions de l'Ukraine n'y ont pas non plus été commentées. Mais une source proche du monopole russe a indiqué que RosUkrEnergo n'avait pas d'obligation juridique d'assurer la balance énergétique de l'Ukraine, car cette compagnie doit respecter le contrat à long terme sur le transit de gaz datant de 2005 qui détermine les volumes de transit par années.

Nezavissimaïa gazeta

Déçu par la Russie, le Tadjikistan se tourne vers l'Iran

Les préparatifs des négociations entre les présidents du Tadjikistan, de l'Iran et de l'Afghanistan, qui doivent aboutir à la signature d'un accord portant création d'un Conseil économique de l'alliance persanophone, battent leur plein, lit-on vendredi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Selon un certain nombre d'experts, l'apparition de cette alliance a été rendue possible par la diminution de l'influence de la Russie sur le Tadjikistan.

Traditionnellement aligné sur Moscou, Douchanbe (capitale tadjike) a commencé à déplacer graduellement l'orientation de sa politique étrangère vers l'Iran. "Ces deux dernières années, l'attitude de la Russie à l'égard des pays d'Asie centrale, en particulier envers le Tadjikistan, a été déterminée, pour l'essentiel, en fonction de la situation. Le développement des contacts avec de nouveaux partenaires a causé un préjudice aux relations entretenues avec les vieux alliés stratégiques", a relevé Rachid Abdoullo, expert sur les questions relatives au Tadjikistan.

Depuis que RusAl et le gouvernement tadjike n'ont pu s'entendre sur les paramètres techniques de la centrale hydroélectrique de Rogoun, les rapports entre Moscou et Douchanbe se sont considérablement détériorés. En outre, le Tadjikistan n'a pas apprécié le fait que Moscou se soit rangé aux côtés de Tachkent dans le contentieux sur l'utilisation des ressources régionales en eau (L'Ouzbékistan s'est prononcé catégoriquement contre la construction d'ouvrages hydro-énergétiques sur les fleuves transfrontaliers).

L'Iran qui considère le Tadjikistan comme une partie du "grand Iran" a profité de l'affaiblissement des positions de la Russie. Cet hiver, c'est à Téhéran que s'est rendu le président tadjik Emomali Rakhmon alors que le Tadjikistan affrontait les rigueurs du climat sans bénéficier d'une aide importante de la part de ses voisins. Mahmoud Ahmadinejad a notamment confirmé son intention de construire aux frais de l'Iran un chemin de fer reliant le Tadjikistan à l'Iran via l'Afghanistan. Il a promis d'accélérer la construction de la deuxième centrale hydroélectrique de Sangtouda et d'en construire une autre sur le Vakhch, ainsi qu'un centre de cardio-chirurgie moderne à Douchanbe.

Selon Andreï Grozine, chef du service de l'Asie centrale et du Kazakhstan de l'Institut des pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants), le Tadjikistan cherche à se prémunir contre le renforcement de l'importance régionale du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan. "Estimant probablement qu'il est inutile de compter sur la Russie pour faire pression sur l'Ouzbékistan, Douchanbe tente de régler ce problème à l'aide de l'Iran", estime l'expert.

Vedomosti

Expert: la Russie doit reconnaître l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud

Un projet de déclaration de la Douma (chambre basse du parlement russe) qui sera examiné vendredi par les députés laisse entendre que, si la Géorgie adhère à l'OTAN, la Russie se verra obligée de réfléchir sérieusement à la possibilité de reconnaître les républiques autoproclamées, lit-on vendredi dans le quotidien Vedomosti.

Selon Vladimir Nikitine, membre du Comité de la Douma aux affaires de la CEI (Communauté des Etats indépendants), le comité a retenu la phrase suivante: En cas de déclenchement d'opérations militaires par la Géorgie ou d'adhésion du pays à l'OTAN, la Russie entreprendra des actions fermes.

Cette phrase suppose des actions fermes destinées à défendre les citoyens russes résidant sur le territoire des républiques non reconnues, ajoute Igor Barinov, membre du parti Russie unie et du comité en question. "Si nous reconnaissons l'indépendance, nous nous retrouverons immédiatement dans l'isolement international, mais nous avons des devoirs en matière de protection de nos citoyens", fait remarquer le parlementaire.

Le texte de la résolution est assez imposant, il reflète l'attitude de Moscou envers le problème du Kosovo et la situation de nos compatriotes, a ajouté Vladimir Nikitine.

Le président américain George W. Bush a déclaré cette semaine qu'il soutenait l'idée de l'adhésion de la Géorgie à l'Alliance de l'Atlantique Nord. Les perspectives de l'élévation du niveau des relations entre la Géorgie et l'OTAN seront examinées lors du sommet de l'organisation qui se tiendra du 2 au 4 avril à Bucarest. Cependant, de l'avis de la chancelière allemande Angela Merkel, un pays entraîné dans des conflits régionaux ne peut pas être membre de l'OTAN.

"Pour arrêter le processus d'intégration de la Géorgie à l'OTAN, la Russie doit reconnaître l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud dès aujourd'hui. Si la Géorgie devient membre de l'OTAN, il sera trop tard pour les reconnaître", estime Alexandre Skakov, expert de l'Institut russe d'études stratégiques. En effet, dans ce cas, la Russie devra entrer en conflit direct avec l'OTAN, prévient l'expert.

En 1979, les Etats-Unis avaient adopté la "Loi sur les relations avec Taïwan". Bien que Washington reconnaisse que Taïwan est une partie du territoire chinois, selon la loi, les Américains peuvent livrer des armes à l'île, entretenir des contacts économiques avec elle, et, en cas d'incursion militaire de la Chine, les Etats-Unis se réservent le droit d'intervenir dans le conflit.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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