En visite à Moscou et à Paris pour acheter des armes

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Par Andreï Mourtazine, RIA Novosti
Par Andreï Mourtazine, RIA Novosti

Après près d'un quart de siècle, le leader de la révolution libyenne Mouammar Kadhafi se rend de nouveau en Russie. Sa dernière visite à Moscou date de 1985, à l'époque de Mikhaïl Gorbatchev. Au cours de la période écoulée depuis, les rapports russo-libyens ont connu des hauts et des bas.

Après l'arrivée au Kremlin de Vladimir Poutine en 2000, la Russie a déployé beaucoup d'efforts pour normaliser et développer les contacts russo-libyens. Mais les problèmes n'ont pu être réglés qu'en avril dernier, lorsque l'ancien président russe, en visite à Tripoli, a rayé d'un trait la dette libyenne de 4,6 milliards de dollars envers l'URSS en échange de contrats avantageux pour les compagnies russes. Ainsi, RZD (Chemins de fer russes) a bénéficié d'un contrat pour la construction de la voie ferrée Syrte-Benghazi (500 km). Le montant du contrat s'élève à 2 milliards 200 millions d'euros. Un mémorandum de coopération a été signé entre Gazprom et la Compagnie nationale libyenne du pétrole et du gaz. En tout, 10 accords ont été conclus dans le domaine de la coopération commerciale, économique et militaire.

Les contrats de vente d'armes ne sont pas affichés pour des raisons compréhensibles. Mais ils seront probablement au centre des prochaines négociations. De l'avis des experts russes, le chiffre de 2 à 4 milliards de dollars peut dépasser considérablement celui de tous les contrats civils russo-libyens. A noter que les Libyens veulent acquérir des modèles d'armements russes ultramodernes, dont un grand nombre n'équipent pas encore l'armée russe. Ce sont, entre autres, les hélicoptères Ka-52 Alligator, les chasseurs Su-35, ainsi que les chasseurs MiG-29SMT et Su-30MK qui ont été très appréciés.

En outre, selon des sources proches de Rosoboronexport (agence d'exportation d'armes russes), les militaires libyens ont également l'intention d'acheter plusieurs batteries de systèmes de missiles de DCA S-300PMU2-2, des systèmes de missiles de DCA Tor M1, Bouk-M1-2, deux sous-marins, ainsi que des pièces de rechange pour les vieux armements soviétiques reçus par Tripoli dans les années 70 et 80.

Il convient de souligner que la Russie n'est pas le premier pays auquel la Libye achète de nouveau des lots importants d'armes. En décembre de l'année dernière, Mouammar Kadhafi s'était rendu en visite à Paris. Le fils du désert avait littéralement déployé sa tente de réception sur le territoire du palais de l'Elysée. Après les négociations avec le président français Nicolas Sarkozy, les leaders des deux pays ont signé toute une série de contrats portant sur la livraison par la France de 14 avions de combat Rafale, de 35 hélicoptères de combat, de 6 navires militaires, de véhicules de transport blindés et de moyens de DCA. Les contrats prévoient également la modernisation des avions Mirage F-1 de fabrication française qui équipent depuis longtemps l'armée libyenne. Au total, les armements français pour Tripoli sont évalués à 4,5 milliards d'euros. En outre, la Libye a acheté à la France 21 Airbus pour la somme totale d'au moins 1,5 milliard de dollars pour ses lignes aériennes civiles.

Il est peu probable que Moscou puisse figurer parmi les dix principaux partenaires de Tripoli, ce ne fut jamais le cas, même à l'époque de l'URSS. Cependant, la Russie et la France sont les principaux fournisseurs d'armes à la Libye. C'est une grande percée, étant donné qu'il y a 5 ans ce pays était en litige avec la communauté mondiale et que des sanctions économiques entravaient le développement normal de l'économie libyenne. Mais tout cela relève du passé.

Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur.

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