Conflit en Ossétie du Sud: les généraux russes à la retraite critiques envers le pouvoir (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 14 août - RIA Novosti. La guerre en Ossétie du Sud a pris fin, l'agresseur "a été puni et a essuyé des pertes considérables", a déclaré le président russe Dmitri Medvedev, cependant, certains éminents experts militaires autrefois haut placés au ministère russe de la Défense portent des jugements sévères sans concessions sur les actions de Moscou dans ce conflit, lit-on jeudi dans le journal Nezavissimaïa gazeta.

"La victoire remportée sur la Géorgie a été cédée à Nicolas Sarkozy qui a déjà changé certains points du règlement du conflit, ce qui ne manquera pas de se répercuter très négativement sur les intérêts géopolitiques de la Russie dans l'ensemble du Caucase du Sud", a déclaré au journal le général Leonid Ivachov, président de l'Académie des problèmes géopolitiques, qui se dit certain que la Russie a mis fin trop tôt à ses opérations militaires contre la Géorgie, pour engager le dialogue avec les médiateurs de l'UE.

De l'avis du général Iouri Netkatchev qui a assumé entre 1993 et 2000 le poste d'adjoint au commandant du Groupe de troupes russes en Transcaucasie, au cours de l'opération visant à contraindre la Géorgie à la paix, la Russie a détruit de manière extrêmement inefficace les ouvrages militaires géorgiens. L'expert estime également que Moscou avait le droit d'étendre le blocus maritime non seulement au littoral de l'Abkhazie, mais aussi à toute la Géorgie. Un blocus aérien du pays pouvait également être envisagé, en vue d'empêcher l'arrivée d'aide militaire de l'extérieur. "Les actions des dirigeants russes ont été hybrides. Nous n'avons pas brisé la machine de guerre de la Géorgie et, en acceptant d'arrêter les opérations militaires, nous avons restreint considérablement nos possibilités de punir l'agresseur, ce qui a été récemment déclaré de but en blanc par le ministère russe de la Défense", a déclaré Iouri Netkatchev.

Le général d'armée Anatoli Kornoukov, ancien comandant en chef des forces aériennes russes, a mentionné les erreurs et le sérieux manque de préparation des troupes aux opérations militaires. D'après lui, "l'équipage du Tupolev Tu-22 abattu au-dessus de la Géorgie a été envoyé à la mort", car les moyens de DCA géorgiens n'avaient pas été décelés à temps.

Le général d'armée Makhmout Gareïev, président de l'Académie des sciences militaires, proche des hauts responsables du ministère russe de la Défense, estime que "l'acte d'agression géorgienne de courte durée a mis en évidence les défauts douloureux de la préparation de nos troupes et du commandement des forces et des moyens directement sur le champ de bataille, ainsi que dans l'ensemble des procédures de décision en situation de combat".

L'ancien chef adjoint de l'Etat-major général des forces armées de l'URSS estime qu'au début du conflit les dirigeants politiques ont trop tardé à réagir et que les généraux devaient prendre l'initiative: "Lorsque les canons grondent, en l'occurrence, les lance-roquettes multiples Grad, il est inadmissible d'attendre les instructions des instances supérieures, il faut porter d'urgence des coups foudroyants, avant tout, contre les bases et les positions de tir de l'adversaire. C'est le b.a.-ba de la guerre".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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