Gaz: l'Azerbaïdjan menace de lâcher l'Europe pour l'Asie (Bloomberg)

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L'Azerbaïdjan pourrait préférer les marchés asiatiques du gaz aux marchés européens, rapporte l'agence Bloomberg, citant le vice-président de la Compagnie nationale azerbaïdjanaise de pétrole (SOCAR) Elshad Nasirov.

L'Azerbaïdjan pourrait préférer les marchés asiatiques du gaz aux marchés européens, rapporte l'agence Bloomberg, citant le vice-président de la Compagnie nationale azerbaïdjanaise de pétrole (SOCAR) Elshad Nasirov.

"Puisque l'Europe n'est pas pressée de prendre sa décision, tout le gaz de la mer Caspienne ira en Asie. Cette mise en garde est plus sérieuse qu'on ne le croit", a-t-il affirmé dans une interview à l'agence. Et d'ajouter: "Mieux vaut vendre le gaz aux prix asiatiques plutôt que de ne pouvoir l'écouler aux prix occidentaux en Europe, faute de gazoducs".

Selon Bloomberg, cette position de SOCAR remet en cause la possibilité de l'Europe de recevoir des hydrocarbures directement de la mer Caspienne et de diminuer par là même sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. L'UE compte sur les livraisons du gaz provenant du gisement azerbaïdjanais de Shah-Deniz (mis en valeur par BP) et espère utiliser l'Azerbaïdjan comme pays transitaire pour accéder aux ressources gazières du Turkménistan, les plus riches après celles de la Russie, de l'Iran et du Qatar.

Les experts interrogés par Bloomberg évaluent différemment la situation.

"Dire que le gaz caspien ira en Chine est une façon de ne pas avouer que nous voulons l'acheminer vers l'Europe mais via le territoire russe. Cela produit un effet considérable. La menace émanant de l'Azerbaïdjan fait monter les enchères", estime Julian Lee, analyste du Centre for global energy studies (CGES) de Londres.

Cet avis n'est pas partagé par Ed Chow, chercheur au Centre for strategic and international studies (CSIS) et ex-responsable de Chevron. "Il est peu probable que Bakou choisisse l'Asie à la place de l'Europe. Cela compromettrait son espoir de percer une fenêtre vers l'Occident", a-t-il affirmé, ajoutant que les ressources azerbaïdjanaises ne suffiraient pas à approvisionner les marchés asiatique et européen à la fois.

"Le marché européen demeure prioritaire pour SOCAR", a déclaré M.Nasirov à l'agence Bloomberg en septembre dernier. Son adjoint Vitali Begliarbekov a fait savoir en octobre, lors du Forum énergétique et économique de la mer Noire à Bucarest, que l'Azerbaïdjan était en mesure de fournir environ 7 milliards de m3 de gaz par le gazoduc Nabucco "quand celui-ci entrera en service".

D'un coût total de 7,9 milliards d'euros, le projet Nabucco est destiné à acheminer le gaz de la mer Caspienne et du Proche-Orient vers l'UE en contournant la Russie. La construction du pipeline sera lancée en 2011, les premières livraisons débuteront en 2014. Sa longueur sera de 3.300 kilomètres et sa capacité maximale, de 31 milliards de m3 de gaz par an. Le projet réunit l'autrichien OMV, le hongrois MOL, le bulgare Bulgargaz, le roumain Transgaz, le turc  Botas et l'allemand RWE, chaque associé détenant les parts égales de 16,67%.

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