Revue de la presse russe du 17 novembre

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Un pacte sur l'approvisionnement énergétique régulier sera conclu entre la Russie et l'Europe/ La Russie ne pourra pas mettre en service la centrale nucléaire de Boushehr dans les délais prévus/ Le président a annoncé des plans extraordinaires pour le renouvellement de l’armée et de la flotte/ Singapour propose à Gazprom les droits exclusifs pour la fourniture de GNL

Kommersant, Vedomosti

Un pacte sur l'approvisionnement énergétique régulier sera conclu entre la Russie et l'Europe

Le Mémorandum sur le mécanisme de pré-alerte dans le domaine énergétique dans le cadre du dialogue énergétique Russie-UE a été signé lundi 16 novembre à Moscou par le ministre russe de l'Energie Sergueï Chmatko et le Commissaire de l'UE pour l'énergie Andris Piebalgs, lit-on mardi dans les quotidiens Kommersant et Vedomosti.

Le document sera rendu public lors du sommet Russie-UE. Selon les deux signataires, les parties pourront enfin assurer l'approvisionnement énergétique régulier de l'Europe. Le mémorandum ne précise cependant pas comment cela sera fait.

Les experts estiment que le principal défaut du mémorandum est l'absence d'instruments de régulation des conflits énergétiques. "Ce mémorandum ne contient pas de mesures réelles de réaction rapide, et l'évaluation instantanée des risques éventuels a été confiée aux experts des groupes thématiques du dialogue énergétique Russie-UE, a déclaré le directeur général adjoint de l'Institut de stratégie énergétique Alexeï Gromov. L'expérience de travail dans le cadre de ce dialogue montre qu'il est très difficile de parvenir à un consensus entre les experts russes et européens. Qui plus est, une semaine entière de consultations est une durée trop longue. Pendant ce temps, les consommateurs peuvent avoir froid alors que les fonctionnaires poursuivent leurs débats".

Le président de la direction du Centre de technologies politiques Boris Makarenko n'envisage pas non plus la situation avec optimisme : "Tous les mécanismes de pré-alerte et de contrôle sont bons tant que l'Ukraine n'a pas fermé le robinet. Ils ne répondent pas au comportement à adopter face à la fermeture potentielle du robinet. Certes, la Russie aura maintenant plus d’arguments pour prouver qu'elle n'y est pour rien, et que c’est l’Ukraine qui est fautive. Mais l'Europe ne s’en sentira pas mieux pour autant".

Jusque-là, l'Europe n'avait pas de garanties que les coupures ne se répéteraient pas, indique le directeur d'East European Gas Analysis Mikhaïl Kortchemkine. Mais aucune garantie n'est apparue, estime-t-il: la Russie ne s’engage pas à ne pas arrêter les livraisons, elle ne fait que promettre d'en informer opportunément.

"Il s'agit là d'une sorte d'instruction en cas d'incendie : le document crée un mécanisme de création rapide d'un groupe de travail de la Russie et de l'UE dans les situations de crise, a expliqué fonctionnaire du ministère russe des Affaires étrangères. Mais cela ne signifie pas qu'il n'y aura pas d'incendie. Une question se pose : à qui téléphoner et que faire ?".

Gazeta.Ru, Vedomosti

La Russie ne pourra pas mettre en service la centrale nucléaire de Boushehr dans les délais prévus

La Russie ne pourra pas mettre en service la centrale nucléaire iranienne de Boushehr à la fin de l'année, comme c’était initialement prévu. Officiellement, le retard du lancement de la centrale est dû à des problèmes  techniques, lit-on dans les quotidiens Gazeta.Ru et Vedomosti.

Le retard peut être interprété comme l'intention de Moscou de soutenir les Etats-Unis qui exigent de l'Iran qu’il arrête ses recherches nucléaires.

"Nous attendons des résultats importants à la fin de l'année, mais le lancement n'aura pas lieu", a déclaré lundi 16 novembre le ministre russe de l'Energie Sergueï Chmatko. Selon lui, les délais de lancement de la centrale nucléaire ne sont pas débattus au niveau politique, ils ne sont dictés que par des conditions techniques.

Le contrat pour l'achèvement de la construction du réacteur -d'une valeur de plus de 30 milliards de roubles (699,9 millions d'euros) - commencée d'après le projet allemand avant la révolution islamique de 1979 - avait été signé par Atomstroïexport en 1995, mais, en réalité, les travaux n'avaient débuté qu'en 1998. Des personnalités officielles russes avaient prévu le lancement du réacteur en 2007, et le délai du report est inconnu. En 2008, la Russie avait fourni du combustible pour la centrale nucléaire. Le chef de Rosatom (Agence russe de l'énergie atomique) Sergueï Kirienko avait juré que les réacteurs seraient mis en service à la fin de cette année.

Les experts ont accueilli la nouvelle comme une concession faite par Moscou à Washington. Selon le directeur du Centre d'étude de l'Iran contemporain Radjab Safarov, Moscou a définitivement abandonné l'idée d'observer la neutralité sur le problème nucléaire iranien et fait maintenant le jeu des Etats-Unis. "Les récentes déclarations faites par Dmitri Medvedev à Pittsburgh et à Singapour confirmant la possibilité de nouvelles sanctions contre l'Iran sont, en fait, très sévères", estime l'expert.

Radjab Safarov estime que la Russie a rejoint "la diplomatie de menaces et de pression" à l'égard de Téhéran. C'est ce que confirment, entre autres, le refus de Moscou de respecter ses engagements de livrer des systèmes de missiles S-300 et les récentes déclarations sur Boushehr. Selon Radjab Safarov, "cela permettra à Moscou de retirer des dividendes à court terme" qui ne pourront cependant pas compenser le "préjudice causé à son image". "La Russie ne sera plus considérée comme un partenaire fiable qui ne fait pas dépendre ses engagements découlant des contrats des circonstances de politiques extérieures", a déclaré l'expert.

Le retard du lancement de la centrale peut être considéré comme une mesure supplémentaire de pression de la Russie sur l'Iran, mais elle montre que la Russie est un fournisseur indigne de confiance, estime le rédacteur de la revue Rossia v globalnoï politike (La Russie dans la politique globale) Fedor Loukianov.

Vedomosti

Le président a annoncé des plans extraordinaires pour le renouvellement de l’armée et de la flotte

Dmitri Medvedev a trouvé une bonne tribune pour annoncer ses plans de renouvellement de l’armée et de la flotte – le croiseur «Varyag». Son prédécesseur légendaire du début du XXe siècle est devenu non seulement le symbole de l’héroïsme des marins russes, mais  aussi l’échec du projet de renouvellement technique de la flotte, lit-on mardi dans le quotidien Vedomosti.

Le président a l’intention de réarmer radicalement l’armée et la flotte. «Le réarmement doit atteindre 30-50% et dans certains cas – 85-90%», - a déclaré Medvedev. Aussi a-t-il promis l’extension de la présence russe dans l’océan mondial.

L’argent pour le rééquipement des troupes terrestres devrait être suffisant. Malgré la crise le budget militaire n’a pas subi de séquestre. Le gouvernement planifie d’augmenter les dépenses sur la défense dans le budget de l’année prochaine de 7 milliards de roubles en comparaison avec l’année 2009 (jusqu’à 1,219 billions de roubles). À peu prés un quart de cette somme (300 milliards de roubles) est destiné aux achats de nouveau matériel, selon les calculs des experts et des fonctionnaires. Si les plans pour les années suivantes (1,4 billions de roubles pour chaque année en 2011-2012) ne sont pas changés, l’argent sera suffisant. De plus, le ministère de la défense va refuser les projets de recherche de longue durée qui, après des années, n’ont pas abouti à la création de nouveaux types d’armes et sont devenus des moyens d’assimiler les ressources budgétaires. L’argent obtenu sera également utilisé pour l’achat de matériel militaire.

La réduction de l’armée signifie la diminution du nombre des navires, des canons, des chars et des avions – tout d’abord en ce qui concerne les modèles vieillis. Le nombre des chars, en particulier, sera diminué –de 18 000 à 4000-4500 environ, ce qui augmentera automatiquement la part de nouveau matériel militaire. Le renouvellement de parc de matériel militaire est un cadeau pour l’industrie nationale. Cette commande soutiendra non seulement les usines militaires mais aussi les fournisseurs des composants.

Des problèmes considérables doivent également être résolus pour la mer. L’augmentation des ressources pour la réparation et la construction des navires de surface (de 15-20 milliards de roubles en 2007 à 35-40 milliards de roubles chaque année en 2008-2009) a permis d’améliorer la combativité de la flotte. La question concerne les priorités. Pour l’instant afin de maintenir la balance des forces dans les mers Noire et Baltique, la Russie a besoin de vedettes à missiles et de corvettes et de frégates. L’extension de la présence russe dans l’océan mondial, annoncée par le président, exige des navires plus grands et une augmentation des dépenses pas réellement justifiée.

Kommersant

Singapour propose à Gazprom les droits exclusifs pour la fourniture de GNL

Singapour a proposé à Gazprom de devenir son fournisseur exclusif en gaz naturel liquéfié, lit-on mardi dans le quotidien Kommersant. Le Monopole s’est intéressé à cette proposition mais elle est encore loin d’être réalisée: Singapour a déjà signé un contrat de fourniture pour 20 ans avec British Gas, et il faudra lancer un appel d’offres ouvert pour obtenir un nouveau contrat. Pour l’instant, Singapour ne peut proposer à Gazprom d’effectuer que de petites opérations d’échange sur son marché.

Selon le mémorandum de compréhension (signé le 18 avril 2008) de British Gas, la compagnie va livrer à Singapour 3 millions de m3 GNL pendant 20 ans. Les livraisons devront commencer en 2012 quand Singapour aura fini de construire un terminal de régénération du gaz de la même puissance que celui de l’île de Yarong.

Le chef d’East European Gas Analysis Mikhaïl Kortchemkine note que maintenant Singapour n’importe que le gaz des gazoducs d’Indonésie (6,7 milliards de mètres cubes) et de Malaisie (1,6 milliard de mètres cubes). Selon  l’avis de Kortchemkine, le Qatar et l’Australie seront des concurrents du Monopole sur la question du prix de gaz, et les bas prix des Etats-Unis et du gaz schisteux bon marché de la Chine exerceront une pression supplémentaire sur le marché de l’Asie de Sud-Est. L’expert note que cette année la Chine importait le GNL au prix de $140-150 pour mille de mètres cubes.

Gazprom a déjà fait enregistrer sa filiale Gazprom Marketing & Trading qui engagera des opérations commerciales à Singapour dès le début de l’année prochaine. «La livraison de GNL à Singapour est une réelle possibilité, et à partir de la place commerciale de marketing de Singapour nous allons étudier les possibilités de livraisons à l’Inde, à la Chine, à la Corée, au Japon»,  a déclaré le directeur adjoint du Monopole, Alexandre Medvedev.

L’usine de liquéfaction de Sakhaline a fait de la Russie un nouvel acteur dans ce secteur, pense le directeur général de Finekspertisa Agvane Mikaelyan. «La première usine de GNL est située on ne peut mieux du point de vue stratégique. Et la compagnie de trading qui sera située à Singapour va travailler au centre de cette région très attrayante, et cela facilitera donc une future expansion aux marchés du Japon, de la Corée du Sud, de la Chine, de la Malaisie et avant tout de l’Inde»,  a déclaré l’expert. À son avis, Gazprom pourrait faire des réductions à Singapour qui, s'il consomme relativement peu de gaz, est en revanche un centre financier situé avantageusement au centre d’un cercle de très gros consommateurs qui offrent de grandes perspectives.

Ces textes tirés de la presse russe n'engagent pas la responsabilité de RIA Novosti.

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