Biélorussie: une militante des droits de l'homme se donne la mort

S'abonner
Une militante des droits de l'homme a mis fin à ses jours à Soligorsk, au sud de Minsk, après avoir été condamnée à deux ans et demi de restriction de liberté pour fausse dénonciation de violences policières.
MINSK, 9 mars - RIA Novosti. Une militante des droits de l'homme a mis fin à ses jours à Soligorsk, au sud de Minsk, après avoir été condamnée à deux ans et demi de restriction de liberté pour fausse dénonciation de violences policières.

Iana Poliakova, 36 ans, a été retrouvée pendue dans son appartement dans la nuit du 6 au 7 mars, mais son suicide n'a été annoncé que lundi à Minsk lors de l'Assemblée des organisations et des initiatives non gouvernementales.

Le 3 mars dernier, le tribunal du district de Soligorsk a condamné Iana Poliakova à une peine de deux ans et demi de restriction de liberté assortie d'un million de roubles biélorusses (274 euros) de préjudice moral pour le compte d'un îlotier en retraite qu'elle avait accusé de l'avoir passée à tabac.

Mme Poliakova faisait partie de l'équipe d'Olga Kozoulina, candidate à la députation aux dernières élections législatives et fille de l'opposant Alexandre Kozouline tout juste sorti de prison. Ses activités d'opposante lui ont valu plusieurs arrestations.

"Cette condamnation a été un choc pour Iana, raconte l'opposant Valeri Chtchoukine interrogé par RIA Novosti. Lorsqu'on m'a mis en prison pour la première fois, ma femme se gênait de sortir en ville, puisqu'elle se croyait déshonorée. Iana semble avoir éprouvé la même chose. Elle a constaté sa propre impuissance et son incapacité à résister face aux persécutions. J'ai assisté à plus d'un procès, mais son procès à elle a été une véritable farce."

Les autorités biélorusses sont souvent critiquées pour des persécutions de l'opposition et des violations de droits de l'homme. Après le plébiscite de 1996, non reconnu par l'UE, la Biélorussie fait l'objet de sanctions européennes. En octobre dernier, Bruxelles a suspendu les sanctions pour un délai de six mois à l'égard des autorités biélorusses après la libération de certains opposants qualifiés par l'UE de détenus politiques.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала