Le refus de tout dialogue avec le régime de Bachar el-Assad annoncé par Ghassan Hitto, élu premier ministre intérimaire des territoires syriens aux mains de la rébellion, risque de compromettre la mission du médiateur international Lakhdar Brahimi, déclare jeudi la diplomatie russe.
"Le premier ministre frais émoulu n'a pas tardé à déclarer que son principal objectif était de renverser le régime de Bachar el-Assad, et qu'aucune négociation n'était possible avec le régime. A signaler que tout de suite après, il a été invité par les autorités qataries à participer au sommet de la Ligue arabe prévu à Doha fin mars", a indiqué le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch.
Et d'ajouter que de telles déclarations et démarches entraient en contradiction flagrante avec le Communiqué de Genève en date du 30 juin 2012 (…) et risquaient de compromettre la mission de médiation de l'émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi.
Selon le diplomate, l'élection de Ghassan Hitto au poste de premier ministre intérimaire de l'opposition syrienne "ne contribue guère au règlement pacifique de la crise syrienne".
L'élection de Ghassan Hitto dans la nuit de lundi à mardi, lors d'une réunion à Istanbul, a suscité des désaccords au sein même de la Coalition nationale des forces de la révolution et de l'opposition syrienne et a provoqué plusieurs défections en son sein.
Depuis la mi-mars 2011, la Syrie est secouée par un puissant mouvement de contestation du régime en place qui a fait, selon l'Onu, plus de 70.000 morts et plus d'un million de réfugiés.
